
Réflexion sur ce jour de réjouissance
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Petit retour sur mon post le jour de ma prestation de serment comme citoyen
"Et voilà, c'est à mon tour, en ce 17 avril 2019, de prêter serment de citoyenneté. Me voila devenu Belgo-canadien. Sentiment mêlé entre le blues, la nostalgie, la fierté, la satisfaction de but atteint. Bref retour sur image (et clin d'oeil à mes amis d'EVS lol)
Tout est parti en C@#&@###@ il y a 35 ans, lors d'un échange avec une école de Washington DC. Depuis, le désir de partir ne m'a plus quitté. 35 ans sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi, 35 ans à se faire dire "mais pourquoi veux tu partir, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, on est bien ici", 35 ans à essayer par tous les moyens, 35 ans à mettre sa vie entre parenthèse tant le désir est là, 35 ans avec le même refrain en tête : "L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai, L'Amérique, l'Amérique, si c'est un rêve, je le saurai".
Puis arrive le moment, tant attendu où on peut enfin passer au deuxième couplet : "Mes amis, je dois m'en aller, je n'ai plus qu'à jeter mes clés, Car elle m'attend depuis que je suis né, l'Amérique. J'abandonne sur mon chemin tant de choses que j'aimais bien Cela commence par un peu de chagrin, l'Amérique..." et là on réalise, on se questionne... "Partir ? une minute, quoi partir ? moi ? là maintenant ? "
C'est donc le samedi 28 septembre 2013, après avoir tout vendu, enfin disons bradé ou donné, et laissant derrière moi ce que j'avais de plus cher au monde pour assouvir ce besoin inexpliqué de partir la-bas, que je suis arrivé à Québec avec mes deux valises de 23 Kg, dans un petit appartement de la rue Sainte Angèle, dans ce quartier du vieux Quebec, où les rues on l'air d'avoir l'accent... Je me souviens de la phrase de Vincent qui se reconnaîtra, "tu pars avec un sentiment de légèreté, ta vie tient dans une valise de 23 kg, puis tu arrives de l'autre côté avec un sentiment bizarre ou finalement il ne te reste que 23 kg... "
Oui là-bas, où tout est neuf, tout est sauvage,... c'est pour ça que j'irai là bas.... il faut du cœur, faut du courage.... (air connu) oui il en a fallu du courage, surtout que quelques mois plus tard... le refrain dans la tête a changé "Mais l'hiver vient d'éclater, Le Saint-Laurent est prisonnier, D'un décembre qui va bien durer six mois, Quand les jours ressemblent aux nuits, Sans éclaircie à espérer Qui peut croire que l'été nous reviendraaaaaaaaa..... (air connu)
Pourtant depuis ce week-end de septembre ensoleillé, que de chemin parcouru, que de belles choses, de belles rencontres, non je ne regrette rien...
Pour reprendre une formule connue, choisir c'est renoncer, c'est vrai. Alors en ce jour propice au bilan et au blues je ne pourrais dire le contraire, oui il y a beaucoup de personnes et de choses qui manquent, mais le bilan reste largement positif.
Alors à tous ceux qui se posent la question, à tous ceux qui doutent, je dirais qu'il n'est jamais trop tard, que l'âge n'est pas une excuse, que cela en vaut la peine (au sens propre comme au sens figuré). Si vous avez un rêve, ne laissez personne vous en dissuader, prenez vous en main, rester "focus" mais pour citer Confucius, c'est à la mode, il disait "Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir" alors profiter de la vie, les choses arrivent toujours au moment opportun, quoi que vous fassiez, mais il disait aussi (oui je sais là je suis vraiment top, deux citations dans le même post) "On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une."
Depuis quelques mois j'ai un autre refrain dans la tête :
Au milieu de ma vie, j'ai encore appris.
C'que j'ai appris, ça tient en trois, quatre mots :
"Le jour où quelqu'un vous aime, il fait très beau,
J'peux pas mieux dire, il fait très beau !"
JF - Le Belge